Côte Ouest de la Californie à vélo, partie 2

Itinéraire :

Établi à partir des cartes de l'association adventure cycling : 

https://www.adventurecycling.org/

Avant de commencer cette section à vélo, de San Francisco à Santa Barbara, je me suis demandé qu'est ce que je pourrais bien écrire cette fois-ci....Tout s'est tellement bien passé à l’étape précédente que je ne voulais pas écrire pour faire du réchauffé !

La question ne se pose plus : il y a eu un avant et un après San Francisco...

Et l’après est vraiment différent...

Cette portion de route est décrite sur internet, par les locaux, comme l'une des plus belles de la côte Ouest américaine. Nombreux sont les sites qui proposent des voyages à vélo organisés sur cette section. Les prix atteignant des sommes assez hallucinantes, 1500e à 2000e pour une dizaine de jours.

Assez naïf, je rêvais d'une nouvelle étape encore plus passionnante que la première !

La bonne blague et quelle arnaque !

Les hostilités ont commencé dès le premier jour. Sortir de San Francisco n'a pas été une mince affaire...C'est comme essayer de pédaler au milieu d'un troupeau de moutons rendu fou par la peur d'un prédateur !! Ça va dans dans tous les sens et si vous tombez, ça risque de faire mal !

J'ai donc activé rapidement mon GPS afin de prendre toutes les rues , les avenues et les pistes cyclables dès que j'en avais la possibilité, afin de d'éviter le trafic assez intense sur des routes assez étroites parfois et des voitures à la vitesse excessive. Tout ça n’était pas très rassurant, je dois bien l'avouer. Je dirais que la qualité de la conduite des gens, sur cette section, s'est considérablement dégradée, par rapport à la précédente. Ils roulent vite, trop vite la plupart du temps...De vrais débiles !

Le point positif reste la présence de très nombreuses pistes cyclables tout au long du parcours. Cela permet de shunter la route 1  assez souvent... Heureusement !

Durant cette première journée, un autre petit incident s'est produit. Anodin sur le moment, mais qui aurait pu me gâcher la vie quelques jours après. En gonflant mes pneus, le vélo est tombé et la valve de la chambre à air s'est cassée à son extrémité. La roue ne s'est cependant pas dégonflée. J'ai donc continué en me disant que je la changerai en chemin... 

Une chose est certaine : il ne faut jamais remettre à plus tard ce qu'on peut faire le jour même ! Je reviendrai sur cet incident d'ici quelques lignes.

Après être sorti de San Francisco, la route a été assez monotone, pas franchement au bord de mer et traversant de nombreuses villes...bien moches !

Quelques détours par des routes plus intérieures m'ont quand même fait découvrir des endroits très sympas !

Ce que j'attendais avec impatience était la route entre Carmel et San Simeon  : 150 km considérés comme primitifs et sauvages. 

De plus, en novembre, période bien éloignée de la saison estivale, la fréquentation des lieux allait être très limitée.

Enfin le retour du calme et de la tranquillité !

La bonne blague, encore une fois !

J'avais décidé de commencer le vendredi, en partant de Monterey, de m'arrêter deux jours à Big Sur et de reprendre le lundi...

Les premières heures furent un véritable enfer : un trafic de tous les diables et une brume si épaisse qu'on ne voyait pas à plus de 20 m très souvent ! Cela m'a obligé à un faire un nombre d’arrêts considérables afin d'avancer en sécurité...

Je ne comprenais pas du tout la présence de tant de voitures...un vendredi ?

C'est en arrivant à quelques km du camping, après une pause dans un snack en bord de route, que j'ai eu mon explication : il y avait un pont de 4 jours, du vendredi au lundi inclus...Personne ne travaillait !

J'avais donc choisi le plus mauvais moment pour parcourir ces 150 km !

Bref, l’arrivée au camping, "entier", me permettrait de bien me détendre et à la limite de repartir le mardi.

Mais, car il y a toujours un mais, le camping qui proposait les emplacements Hiker/Biker était fermé pour la saison. Et bien évidemment les autres alentours étaient complets vu l'affluence...

- Ok, il est 15h, il fait nuit vers 18h, le prochain campement est à environ 40 km, j'y vais ! 

J'ai pédalé dur et vite pour y arriver...juste à temps... à la tombée de la nuit !

Et là ?

- No désolé, nous ne faisons pas les emplacements Hiker/Biker et le camping est complet !

- No, mais c'est pas possible !!!!! Il fait nuit, mon éclairage est pourri pour rouler, il y a encore pas mal de brume, les voitures roulent toujours bien vite, c'est un coup à y laisser sa peau !! Il y a bien un coin de terre où poser la tente ?? Je suis crevé en plus !

- No désolé, je ne peux rien faire pour vous, il y a un autre camping primitif (sans eau) à 5 km d ici !

Pas franchement compréhensifs ces c*** d'américains !!

Cette pire journée n'en finissait plus. J'ai pris sur moi et j'ai continué, jusqu'à ce camping, m’arrêtant sur le bas côté chaque fois que je voyais une flopée de phares arrivant pour me dépasser ! 5 km qui m'ont paru bien long !

Le lendemain, j'ai pris un jour off afin de me reposer. Je décidais, à partir du jour suivant, de démarrer mes étapes très tôt le matin afin d'être tranquille sur la route...Chose que je ne faisais pas jusqu'à présent ! 

L'optimisme est revenu très vite jusqu'à l’arrivée d'un américain, un vieux qui aurait mieux fait de la fermer !

Apres lui avoir raconté mon parcours, mes objectifs pour la suite, il m'a parlé  d'un tronçon de cette route :

- Les 8 km avant Ragged Point sont extrêmement dangereux. La route est étroite et sinueuse, il y a le vide sur ta droite...si tu as un accrochage avec une voiture, tu meurs c'est sûr !!

Ohhh le con !!! Le con !! le Con ! Mais qu'il est con de me dire un truc pareil !! C'est pas possible d’être aussi con !!!

Ça ma trotté dans la tête le reste de la journée !

En fin d'aprem, afin de me rassurer, j'ai fait un check up du vélo : frein, tension des câbles, la visserie, la chaîne, le gonflage des pneus...

Et là, la catastrophe !!

La chambre à air avec la valve cassée, ça m’était sorti de la tète, j'avais oublié de la changer ! J'ai donc subi le terrible effet de "la loi de Murphy" : camping paumé, pneu à plat et prochaine ville à 80 km d'ici !

Sans rentrer dans les détails, c'est à 4 h du matin, dans la tente, que j'ai trouvé le moyen, non pas de réparer, mais de remettre et maintenir la pression d'air a l’intérieur de la chambre à air. 

A 6h30, le pneu était encore bien gonflé !

OUF !! La mauvaise série se terminait ! C'est tout ce que j'espérais ! Il ne manquait qu une bonne petite tempête et c’était la totale ! Mais le temps est reste ensoleillé durant toute la traversée :)) !!

Jusqu'à San Simeon, la route a été vraiment agréable et le tronçon suppose "dangereux" ne l’était pas du tout en définitive ! 

Partir très tôt le matin a été une excellente idée ! La rencontre avec les éléphants de mer restera le moment fort de cette section ; la petite session surf et les cookies de Cayucos également ! 

Le reste du parcours a été sans aucun intérêt si ce n’était d'arriver à Santa Barbara.

Les conditions de circulation n’étaient pas franchement agréables, les villes traversées vraiment moches et les paysages...Et bien il n'y en avait plus ! Toutes les surfaces disponibles étant soumises à une agriculture intensive et pas très écologiques, vu les multiples couches de vêtements portées  par les mexicains, plus les gants, chapeaux et foulards devant la bouche. Tout ça pour ramasser des choux et des artichauts...

Ça m'a paru assez suspect. Il faisait quand même entre 25 et 30 degrés la journée !

Bref, la cerise sur le gâteau maintenant !

Le dernier tronçon, la US 101, 40 km sur une sorte d' autoroute avec de larges bandes sur le côté (heureusement !!)...

En fait, j'avais le choix entre cette route et la 154 qui passait par un col de montagne. Pour un européen, la réponse est évidente : la 154 ! Mais ici ce n'est pas la même chose !

C'est simple la 154, à vélo, personne ne la fait. La raison : dangerosité extrême ! Rouler sur la 101 est beaucoup plus sur ! C'est le monde à l'envers !

J'ai donc pris la 101...

Comment pourrais-je qualifier mes sentiments après l' avoir quittée ?

Humm...J'ai hurlé de joie ! Non pas parce que j'avais fini cette route entre San Francisco et Santa Barbara, mais parce que j’étais encore assis sur la selle de mon vélo...En un seul morceau :)) !

La Côte Ouest s’arrête là pour moi et j'en suis bien content !

Je m’apprête maintenant à rejoindre l'Arizona, en bus, pour aller dans la ville de Tucson, à une centaine de km de la frontière mexicaine. Celle-ci a de très bons échos au niveau du cyclisme et offre de nombreuses boucles dans le Saguaro NP et les montagnes environnantes...

J’espère avoir fait le bon choix...

Deux vidéos des éléphants de mer :

Vidéo 1 

Vidéo 2