• Le parc national Los Glaciaires

    A El Chalten j'ai fait mon premier baptême "rando" dans la Cordillère des Andes et plus précisément dans le parc national "Los Glaciaires".

    Quatre jours en autonomie avec nuits sous tente.

    Pour être honnête j’étais quand même légèrement  anxieux vis à vis des conditions météorologiques...Mais elles étaient annoncées "bonnes" pour les prochains jours...

    Les trajets en bus me frustraient toujours un peu mais je commençais à m'y habituer. Il faut dire que c'est le point fort dans cette région. Ils sont très confortables et le système est bien rodé ! On est détendu et on profite de la vue...

    A travers les vitres du bus, les paysages me faisaient rêver... Immensité désertique, sans fin...Il n'y a rien, pourtant on se sent rempli de tout...Par cette nature, toute son intensité, sa beauté, sa rudesse et sa désolation...

    Et puis après un moment à rouler dans le néant le plus total, au loin, telles des sentinelles, se dressaient les montagnes...Ça semblait assez irréel, elles donnaient l'impression d'être posées sur cette pampa à l'horizon parfaitement rectiligne...

    Ça donnait envie de prendre un sommet par ci, un autre par là et de tout réorganiser, juste pour le plaisir de créer sa "cordillère" !

    Arrivé à El Chalten, les règles du jeu ont été fixées rapidement, dès la descente du bus !

    Le vent était d une telle violence qu'il était difficile de garder l'équilibre avec le sac chargé. J’appréhendais un  peu ce début de marche...

    Les gardes du parc nous ont fait les recommandations d'usage avant de nous donner la carte détaillée des sentiers de randonnée et les emplacements protégés du vent. Enfin en partie protégée...

    Dès que j'ai commencé à marcher et à prendre de l'altitude, de nouveau ce sentiment de gigantisme est réapparu.

    Les premières photos ont été difficiles à prendre : les deux genoux à terre ; allongé afin de ne pas tomber, renverser par ce vent indomptable ; une main sur la casquette et l'autre sur l'appareil et dans cet équilibre précaire, essayer de saisir l'instant...

    Le mistral m'a paru bien dérisoire pour le coup !!

    La nuit, juste avant de m'endormir, tout ce que j’espérais c’était que la tente tienne  bon jusqu'au petit matin...Drôle de souhait quand même !!

    Le lendemain, le vent était tombé et la journée s’annonçait radieuse malgré quelques nuages qui se promenaient ici et là ! Je ne savais pas encore que j' allais vivre des moments riches en émotion et intenses physiquement...Le parfait petit mélange pour ceux qui aiment la montagne et fouler ses sentiers !

    Ce qui était caché par les nuages, la veille, s'est dévoilé, révélé à mes yeux le matin !

    Avez-vous déjà goûté à l’expérience du silence ?

    Pas celui extérieur, mais celui intérieur, quand votre esprit cesse tout bavardage l'espace d un moment...Captivé, hypnotisé par ce qu'il vient de voir !

    Pendant ces quelques instants, vous vous oubliez, vous êtes ce que vous voyez : aiguille de granite élancée, culminant à trois mille mètres, force tranquille dominant une steppe immense...

    Quelque soit l'endroit où vous êtes, son sommet vous suit du regard...Il ne vous lâche pas...Et vous, vous ne le quittez pas des yeux non plus...

    Le Fitz roy, c'est son nom, est le seigneur du paysage ! Je n'avais qu'une seule idée en tête à ce moment là : me rapprocher au plus près de sa majesté !

    Ce qui était saisissant, jusqu'à présent, était le contraste  entre les plaines immenses, fuyants vers l'horizon, dont on ne perçoit pas les limites et les montagnes aux sommets élevés, surplombant des lacs immenses, d'où dévalent des glaciers plus impressionnants les uns que les autres !

    L'effet est incroyable et donne cette sensation de grandeur !

    Arrivé au pied de ce colosse, il n' y avait qu'une seule chose à faire : s'asseoir et savourer ce moment hors du temps, s’imprégner de l’énergie qui se dégage de ce lieu si particulier, et rêver !

    Rêver d’être l'explorateur qui a découvert et gravi cette aiguille de roche au 19eme siècle. Rêver de donner son nom à un sommet et d’être lié à lui pour toujours...Mais certains rêves resteront ce qu'ils sont, de simples pensées éphémères...

    L'immersion, dans cette nature, la première, a été marquée par le plaisir...

    Le plaisir d’être là, en Patagonie, et réaliser la chance que j'ai d'avoir pu accomplir ce rêve !

    Le plaisir de marcher de longues heures sans vraiment savoir ce que j'allais trouver à l'arrivée et vivre les joies de la découverte...

    Le plaisir de retourner à la tente le soir et continuer de profiter des lieux une fois la nuit tombée...

    Le plaisir de se remémorer la journée passée et imaginer la suivante...

    Celle qui n'est pas encore arrivée...

    Et qui garde encore tous ses secrets...

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